La deuxième crise sanitaire a stoppé net à nouveau les championnats. Elle devient un enjeu conséquent dans la gestion des clubs sportifs. Car lorsqu’il n’y a plus de rencontre, il n’y a plus non plus de partage, ni de plaisir ni d’économie. Philippe Mallaroni, manager général du club, revient sur le travail extra-sportif à poursuivre en ce temps de crise et nous apporte des précisions sur les différentes actions mises en place au sein du club.
Comment se porte le club ?
Philippe Mallaroni : Il se porte globalement plutôt bien même si, inévitablement la période est pour le moins singulière. Mais nous n’avons pas à nous plaindre, nous, sport de plein air par rapport aux sports en salle. Par ailleurs, nous sommes ravis de constater cette année un engouement très net en faveur de nos sections féminines. C’est un signe que je trouve très positif et qui témoigne du bon travail que le club réalise depuis plusieurs années avec des éducateurs attentifs aux rôles qu’ils doivent tenir. Le club de l’OAC veille également à ne jamais oublier que le football doit demeurer un jeu où le plaisir est dominant et où les valeurs de respect, de solidarité doivent être toujours maintenues et même développées. Nous sommes aussi très attentifs aux aspects éducatifs de notre sport en cherchant à associer sport et étude, au fond s’inscrire pleinement dans la devise « un esprit sain dans un corps sain ». En témoigne d’une part notre convention passée avec le lycée Cévenol et visant à offrir à deux classes une expérience à la fois commerciale et dans l’accueil, expérience à vivre dans un club de football et d’autre part la future relation que nous devrions mettre en place avec des étudiants de l’Ecole des Mines d’Ales qui assureraient des cours de soutien et qui permettrait d’encore mieux concilier la pratique du football et les études. Ces derniers points soulignent aussi bien l’engagement de notre club à inscrire son projet de football dans une dimension sociale forte que le dynamisme de différentes structures qui, en associant leurs compétences et ce qu’elles représentent, œuvrent pour le territoire.
La continuité de l’activité extra-sportive, en temps de crise, est-ce une tâche difficile à effectuer au quotidien ? Quels sont les éléments les plus délicats à gérer ?
Philippe Mallaroni : Bien évidemment que l’activité extra-sportive, en ce temps de crise, est une tâche difficile à effectuer au quotidien, d’autant que le club, depuis le 1er novembre a cessé toutes ses activités. Mon rôle, en tant que manager général est de faire en sorte, à partir de quelques appels téléphoniques, mails et rencontres avec d’autres dirigeants bénévoles et partenaires (dans le respect de la distanciation, des gestes barrières et de ce que permettent les attestations) que « le jeu pourra reprendre » dans les meilleures conditions. Je suis en relation quotidienne avec mon Président Didier Bilange et je l’informe de tout. Je dois ici mettre en avant le soutien admirable de l’ensemble de nos partenaires, institutionnels et économiques, dans notre projet sportif, sans lesquels, il y aurait aujourd’hui et surtout aujourd’hui des soucis à se faire.
Avec l’arrêt du championnat et l’actuelle place dans le classement, les objectifs du club restent-ils identiques à ceux exprimés par le Président Didier Bilange en début de saison ?
Philippe Mallaroni : Les objectifs restent toujours identiques à ceux présentés en début de saison par le Président Didier Bilange. Nous avons lancé un projet ambitieux sur 3 ans, procédé à un « gros » recrutement et nous allons tout donner pour le maintenir et le conduire avec succès même si la difficulté est et sera bien présente. Vous savez, à l’image de Bergson qui disait « Ah la vie n’est pas facile », je voudrais dire et alors ? Oui la vie, les projets ne sont pas faciles sinon, cela se saurait, et la réussite serait toujours là puisqu’il suffirait alors simplement de le dire pour le faire. Le Président Didier Bilange a bien travaillé le projet et nous l’avons bien réfléchi et procédé à l’adéquation moyens /objectifs. Toutefois il convient ensuite d’oser, d’oser entreprendre, de travailler avec des partenaires, des investisseurs et d’aller de l’avant. Mais la vérité appartient et appartiendra, in fine, toujours au terrain.
Est-ce une conjoncture économique difficile pour un club de football ?
Philippe Mallaroni : Indéniablement oui. La conjoncture est difficile dés lors que le football ne peut se concevoir sans un public, des supporteurs, libres de chanter, de bouger, d’encourager, de partager un moment de convivialité aux buvettes du club bref de vivre tout simplement. Encore une fois, le football est un spectacle de vie qui souffre dés lors que l’environnement du terrain est très contraint. Nous dépendons à notre niveau de choses qui sont très liées, soit le public avec toutes les relations du type B to C qui vont avec et les partenaires avec également l’ensemble des relations B to B déclinées. Quand une relation se grippe, c’est tout le système qui boite. Ce qui est « un peu » le cas actuellement. Toutefois ma nature est optimiste et j’entrevois l’avenir de façon positive. Je reste donc raisonnablement serein car encore une fois, nous ne sommes pas seuls, la ville d’Ales est derrière nous, les partenaires et investisseurs aussi et les supporters également. Alors…
Que dire des directives et préconisations instaurées par la FFF à notre niveau ?
Philippe Mallaroni : Il est indiqué que les clubs qui disposent de joueurs majoritairement sous contrat pourront reprendre l’entrainement, ce qui est notre cas, et j’en suis très heureux. Bien évidemment nous n’avons pas encore pour l’instant une information précise quant à la date de reprise de la compétition ni même sous quelle forme elle va reprendre. La Coupe de France peut apparaitre comme une priorité pour les instances de la FFF dés lors qu’en janvier ce sont en principe les 32ème et l’entrée des clubs de ligue 1 qui ont un calendrier assez compliqué. Mais dans tous les cas, il importe d’être prêt et de maintenir la concentration chez les joueurs. Nous avons un objectif et nous devons pour cela poursuivre les efforts nécessaires et avec toujours le plaisir de jouer, d’évoluer ensemble.
Quid des équipes jeunes ?
Philippe Mallaroni : Pour l’instant les directives de la FFF sont simples : pas d’activité. Maintenant, nous sommes un sport de plein air, nous savons travailler avec un protocole sanitaire ad hoc, nous avons des éducateurs responsables, bref nous n’attendons que le feu vert de la FFF pour redémarrer. Nous sommes prêts et nous avons hâte de répartir. La situation que nous vivons est très particulière, elle est même unique à certains égards alors un peu de patience (la patience n’est cependant pas mon fort mais nous n’avons pas le choix…), pensons surtout à la santé de tous et restons prêts pour revivre tout simplement, dans la joie et le plaisir de partager notre passion du football et de crier : Vive Ales et allez l’OAC !!!
Portons tous notre projet avec enthousiasme et envie !