Si déjà, dès l’école de foot, vous aviez une préférence pour l’explication des règles, la justice sur le terrain, l’envie de sortir des cartons de votre poche … Ne cherchez plus ! Vous êtes un arbitre dans l’âme !
Mais au fond, qu’est-ce qu’un arbitre de football ? Un gars vêtu de noir la plupart du temps qui court aux côtés des joueurs et siffle, si l’on en croit les supporters dans les tribunes, des fautes dont il est le seul à voir …ou pas … bref, nous comprenons aisément que ses décisions ne font pas toujours plaisir aux autres, mais l’arbitre ne fait qu’appliquer les règles du jeu. Il est un spécialiste de la discipline, et il dispose de qualités sportives reconnues. Un arbitre court autant que les joueurs lors d’un match. Il doit évoluer sur le terrain sans gêner les sportifs, observer et analyser le jeu et surtout juger sans excès et sans favoritisme.
En somme, passionné avant tout, il doit pouvoir rester objectif en toutes circonstances, c’est une règle d’or.
Miguel Fernandez, Jeune Arbitre Fédéral à l’Olympique d’Alès, se reconnait totalement dans ses quelques lignes.
« J’ai débuté l’arbitrage en 2015 puis j’ai intégré, en 2017, la section sportive dédiée à l’arbitrage du football au sein du lycée Victor Hugo à Lunel. »
Cette filière s’inscrit dans le cadre d’une section sportive second cycle et propose à chacun de suivre une formation d’excellence et se perfectionner dans l’arbitrage. Elle permet aux jeunes lycéens entrant en seconde ou en première de développer leurs compétences à l’aide d’une formation continue aménagée et structurée autour de quatre grands axes d’enseignement spécifiques : la préparation athlétique, la préparation théorique, la préparation technique et pratique et la culture du football et de l’arbitrage.
« Au cours de cette première année, j’ai gravi le premier échelon en passant à la ligue. Grâce à la section, j’ai travaillé très dur quotidiennement avec pour objectif d’atteindre la fédération. J’ai d’abord vécu un échec la saison dernière, mais cette année fut la bonne et j’ai atteint le statut de Jeune Arbitre Fédéral ».
Une passion que partage depuis longtemps Bilal El Atlati, responsable des arbitres du club.
Formé en 2007 à la ligue Midi-Pyrénées, Bilal a effectué ensuite 4 années à la délégation départementale de Football de la Lozère pour enfin pratiquer en tant qu’arbitre de 1ère division dans le Gard en 2011. « J’ai ensuite terminé premier de ma catégorie deux fois d’affilée donc j’ai rapidement accédé à la PHA qui correspond aujourd’hui à la D1 dans laquelle j’officie encore aujourd’hui en tant que central. Il m’arrive quelque fois de monter en R3 ou R2 pour être arbitre assistant pour les collègues de Ligue. »
Il y a en gros 4 catégories : les arbitres de district (D1, D2, D3) jusqu’en départemental 1, les arbitres de ligue (L1, L2, L3) jusqu’en R1, les arbitres fédéraux (F1, F2, …) jusqu’à Ligue 1 et enfin les arbitres internationaux FIFA.
Il faut de nombreuses qualités pour pouvoir officier en tant qu’arbitre. Pour Bilal El Atlati, il y en a 3 essentielles : » il faut d’abord être un passionné du ballon ; connaître les 17 lois du jeu sur le bout des doigts et enfin avoir une bonne condition physique permettant de suivre les actions au plus près. Si un arbitre siffle une faute en étant positionné à 3 mètres de l’action, cette dernière ne sera jamais contestée, même si elle est limite. A contrario, une faute réelle sifflée alors que l’arbitre se trouve à 20 mètres de l’action risque de ne pas être crédible et acceptée, même si l’arbitre possède une excellente vue ! (sic) «
Justement, qu’en est-il de ces fautes que les arbitres sifflent et que les supporters ne voient pas des tribunes … Souvent, l’accueil du corps arbitral et ses décisions virent au pugilat public. « Le pire pour moi ce sont les commentaires de certains, je dis bien certains commentateurs sportifs à la télévision ainsi que l’attitude de certains joueurs professionnels peuvent avoir. Cela me fait bondir car ils ne se rendent pas compte des répercussions néfastes que nous retrouvons sur le football amateur le weekend qui suit. Sans vouloir accabler plus un joueur qu’un autre mais lorsque Dimitri Payet pénalise son équipe en insultant l’arbitre à son niveau, il ne faut pas s’étonner que d’autres s’y essayent le weekend sur nos terrains… Concernant les commentateurs, certains ne connaissent tout simplement pas les lois du jeu et se permettent des critiques pendant le match qui ne sont pas justifiées… Heureusement que d’autres à la mi-temps ou à la fin du match les corrigent mais le mal est fait. Il me semble qu’on a en France un des taux les plus faibles en termes d’erreurs en Europe mais c’est sûr que lorsqu’il y en a une grosse, on en parle un petit moment. »
Enfin, en tant que responsable des arbitres du club, Bilal participe à la mise en place d’actions inscrites au Programme Educatif fédéral de la FFF. « Il y a plusieurs choses de réaliser à l’OAC grâce à la dynamique impulsée par le directeur sportif Jean-Marie Pasqualetti et le responsable « Jeunes » William Knoll qui sont très impliqués dans ce domaine. Tout d’abord, nous mettons en place des formations (informations) pour toutes les équipes de U6 à N3 tout au long de la saison. Le but est d’expliquer le nombre de lois du jeu, la logique, quelques points sensibles du règlement, les sanctions, …Ensuite, chaque éducateur possède une fiche dans laquelle il doit noter et faire passer à tour de rôle tous les joueurs à la fonction d’arbitre notamment au match à la fin de la séance d’entraînement. Cela permet à chaque joueur de se rendre compte de la difficulté de cette fonction y compris lorsqu’on connait les joueurs qu’on arbitre (c’est même pire des fois). Sont évalués des critères comme la justesse des décisions, l’autorité, la présence les déplacements, le sérieux le plaisir et l’enthousiasme. Le critère principal étant de valoriser la fonction donc on ne met pas le joueur puni mais bien à tour de rôle. Les joueurs les plus doués dans ce rôle sont reçus par le directeur sportif et moi-même à la fin de l’année pour une formation un peu plus poussée.
Enfin, il est demandé aux éducateurs de faire respecter les « vraies » règles du jeu pendant les entrainements notamment par exemple les touches qui se jouent aux pieds à l’entrainement et on n’arrive plus à les faire en match d’une manière convenable… On leur demande même d’aller jusqu’à l’exclusion même temporaire lorsque la faute est grossière par exemple. Et pour terminer , il y a d’autres actions au quotidien qui sont réalisées et d’ailleurs je tire mon chapeau une nouvelle fois aux éducateurs qui jouent vraiment le jeu et qui insistent tous les jours sur le respect, l’attitude, le fair play… On fait beaucoup de choses mais ce n’est jamais gagné. »
Deux générations, deux personnalités différentes mais pour les deux, une passion incontestable de notre sport et de l’arbitrage. Miguel a effectué sa rentrée sportive le weekend passé à Clairefontaine et s’est vu remettre ses galons de Jeune Arbitre Fédéral.
Au cours de ce stage, l’encadrement a présenté les attentes sur le terrain et en dehors. « On travaille le côté théorique, le côté physique, et le côté technique de l’arbitrage. »
Merci à vous deux pour votre implication au sein du club et des jeunes.
Si cette présentation de l’arbitrage vous a plu et a révélé en vous un intérêt pour cette filière, n’hésitez pas à contacter le club. Vous serez mis en relation avec Bilal El Atlati qui répondra à vos interrogations.