« En bande organisée, personne peut nous canaliser » comme le chantent Jul et ses amis rappeurs. Sauf que cela c’est de la musique.
La violence, les incivilités, le manque de respect, la provocation et sa réponse par le geste, …tous ces fléaux sont bien réels au quotidien de millions d’adolescents. Lorsqu’un élève prononce à son professeur : « c’est nous contre vous. Et nous sommes 650 au collège … » beaucoup de choses transpirent par ces phrases.
Face à l’urgence de cette situation, le collège Daudet, par l’intermédiaire de sa direction et de Mesdames Malara, Nouza et Coquil (respectivement assistante sociale, infirmière et CPE), a mis en place un groupe de travail intitulé « En bande Organisée : on prouve qu’on peut se canaliser », faisant référence à la chanson du rappeur marseillais.
Le principe est le suivant : proposer à des élèves s’étant fait remarquer par leur comportements en inadéquation avec la vie au collège, des moments d’échanges : groupe de paroles, jeux de rôles…
C’est dans cette démarche que le collège a sollicité l’Olympique d’Alès. L’objectif de départ est de faire, au travers d’un échange avec quelques joueurs de l’équipe première, un parallèle entre les insultes sur le terrain et la manière d’y répondre et celles qui sont devenues une habitude dans la cour du collège. Des valeurs comme la fraternité positive (celle de dire à son camarade de classe de ne pas répondre à une insulte plutôt que de le couvrir et ainsi l’encourager à poursuivre son geste néfaste), le respect d’autrui ou les conséquences de ses actes ont été débattues.
Au cours de la discussion, Lucas Franco, Fred Koumba Voama, Valentin Lienard et Jérémy Balmy ont expliqué aux collégiens que très souvent les insultes fusaient lors d’un match, y compris de graves insultes sur leur famille. Mais que si ils y répondaient de manière identique, ils se puniraient finalement eux-même car un carton rouge les empêcherait de jouer pour quelques matchs. Pire encore, ils puniraient l’ensemble de l’équipe car cette dernière se retrouverait en sous-effectif pour terminer la rencontre.Et d’en faire une comparaison avec une situation semblable en classe.
Il ressort de cette première intervention l’importance pour ces collégiens de se faire respecter aux yeux de leurs camarades. Qu’il est difficile à ce jour pour eux de ne pas répondre aux diverses provocations verbales et physiques. Toutefois, ils sont conscients de l’inutilité de leurs gestes et ont fini par avouer que d’autres solutions pouvaient exister. Reste à franchir ce premier pas à présent : opter pour une voie différente.
Jean-Marie Pasqualetti a clôturé la rencontre par une invitation à assister à un entrainement de l’équipe première pour les élèves qui, d’ici là, se feront remarquer par leur prise de conscience de l’inutilité de l’emploi de la violence pour régler leurs problèmes.